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 Exposition été 2018 

Un peintre suédois à Noirmoutier

Gustav BOLIN (Stockholm1920 - Antibes1999)

     Descendant d’une lignée d’orfèvres très en cour à Saint-Pétersbourg, Gustav Bolin naît à Stockholm en 1920, qu’il quitte l’année suivante avec sa famille pour Paris. En 1938, il s’inscrit au cours d’Othon Friesz (un fauve !), à l’académie de la Grande Chaumière. Fuyant Paris occupé, il s’installe entre 1940 et 1943 sous la lumière du sud où il compose de nombreux paysages. Il partira à « la recherche » initiatique de Cézanne qu’il admire. Il séjournera à cette occasion chez Pierre Tal Coat au « Château Noir ». Puis, Bolin désirant retourner sur Paris, Tal Coat lui propose son atelier, rue du Chemin-Vert, tout proche de celui de Giacometti. Il y rencontre notamment Picasso, Nicolas de Staël avec lequel il se lie d’amitié. Il fréquente alors le milieu littéraire de l’époque : Antonin Arthaud, Georges Bataille, Prévert, Jean Paulhan, Sartre et tant d’autres ainsi que les peintres Bazaine, Estève, Edouard Pignon… C’est dans ce bouillonnement artistique, que Gustav rencontre Simone qui deviendra sa femme.

     Le travail de Bolin ne souffre d’aucune spéculation intellectuelle, de séduction ou de perversion, il est direct, limpide, les seules servitudes qui s’imposent au créateur sont la matière et la lumière qui explosent pour recouvrir ses toiles ou ses magnifiques papiers de couleurs, de pigments, de traits ou d’encres pris sur le vif. La curiosité de Bolin n’est pas maladive, si de timides Bonnard ou Matisse transparaissent ici ou là, c’est avec plus de violence qu’Edvard Munch, Frantisek Kupka ou Simon Hantaï se donnent à voir ailleurs, il n’empêche que l’inspiration reste personnelle, authentique, sans volonté de fasciner ou d’attirer dans ses rets le chaland égaré au seuil de l’art contemporain.

     Consacré d’abord exclusivement à la figure et au paysage, le travail de Bolin s’engage, durant les décennies 70-80, dans une expérience d’une grande richesse faite d’abstractions colorées où la frontière entre peinture figurative et art abstrait semble parfois sinon confuse en tout cas fort ténue. Le dessin reste particulièrement présent, les éclatements de lumière, mille soleils aveuglants troublant les lignes qui fusent et s’égarent dans des labyrinthes où l’on peut se heurter, parfois avec bonheur, toujours avec surprise, emmêlements encore de formes entrelacées et dynamiques qui créent « un univers symbolique, poétique et ouvert à l’espoir* ».

     Enfin, dès le début des années 80, Bolin amorce un retour au figuratif rayonnant en s’appuyant sur le grand sujet absolu (et non tabou !) : le nu qu’il continue de magnifier avec talent, renouvelant sans cesse son regard sur celui-ci. Ainsi qu’une nouvelle ouverture sur son art, dénuée de nostalgie mais où l’on peut lire avec intérêt la métamorphose d’une œuvre qui s’accapare son sujet en beauté, comme on dirait en majesté.

– *Anne Bolin.

 

Gérard Valat

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- Lien vers le site officiel de Gustav Bolin

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